1902 : Guillaume Apollinaire fait paraître dans la Revue Blanche un conte intitulé "L'Hérésiarque", repris quelques années plus tard en un recueil connu sous le titre de "L'Hérésiarque et Cie". Contrairement à ce qui se produisit pour le roman, où une véritable remise en cause du genre caractérise la fin du siècle dernier, le "conte français" ne semble jamais avoir connu pareille révolution. Tout au plus peut-on constater que, sous l'influence du poème en prose, le genre s'abîme, se déletère, se dilue. Si des récits brefs, n'appartenant à aucun genre, mais proches du roman plus que de toute autre forme, surgissent au même moment, donnant lieu à cette forme éphémère qu'on a appelé le roman fin de siècle ou décadent, ou encore "roman célibataire", le conte réleverait, lui, plutôt d'un genre orphelin, et par définition bâtard: sans cesse à vouloir se faire reconnaître, à se chercher une légitimité, et donc à tenter de s'inscrire dans une filiation. Loin que de manifester ce souci de rupture qu'on voit se profiler dans les minces romans de l'époque, ils auraient, ces conteurs souvent occasionnels, un besoin absolu d'affirmer, par-delà l'hérésie affichée, leur fidélité à la tradition: c'est ce que nous chercherons a démontrer en nous attardant au cas d'Apollinaire.
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Biographische Daten
ist seit 1987 Professor für moderne französische Literatur an der University of Cape Town, Südafrika. Er arbeitete über Rimbaud, Céline, Cendrars, Jarry, Schwob sowie über das Verhältnis zwischen Autor und Verleger. Ausgewählte Publikationen: L’Amour des Lettres (1985); Rimbaud, Nègre de Dieu (1989); Conte d’auteur (1992); Le Volume de la voix (1994); La haine des lettres (1996); L’Epitre du voyant (1997).